Didier Burban : une trajectoire entrepreneuriale portée par l’engagement environnemental et humain

À 22 ans, Didier Burban démarrait seul, avec une camionnette, pour récupérer des palettes usagées. Aujourd’hui, Burban Palettes, qu’il dirige depuis plus de 35 ans, est un acteur incontournable de l’économie circulaire en France. Avec 650 collaborateurs, 30 agences et plus de 15 millions de palettes recyclées chaque année, l’entreprise allie innovation, responsabilité sociale et développement durable.

Dès ses débuts, Burban Palettes a intégré les principes de l’économie circulaire, bien avant que le terme ne devienne populaire.

En 1989, Didier Burban, alors âgé de 22 ans, se lance dans une activité peu connue à l’époque : le recyclage des palettes en bois. « C’est une rencontre fortuite qui a tout déclenché », se souvient-il. Une personne active dans ce domaine lui propose de récupérer des palettes pour les revendre. Avec une camionnette et beaucoup de motivation, il commence à arpenter la région Centre pour collecter ces éléments pourtant essentiels à la logistique.

Une expansion impressionnante

Fils de maraîchers, Didier Burban a grandi en voyant ses parents réutiliser les cagettes et palettes des marchés. Cette simplicité, mêlée à une vision pratique, devient le socle de son activité. Très vite, il passe du statut de petit ramasseur à celui de grossiste, recrutant ses premiers employés dès la première année.

De Fleury-les-Aubrais, où tout a commencé, l’entreprise s’étend progressivement à l’échelle nationale. Aujourd’hui, Burban Palettes compte 30 agences en France et un réseau de collecte qui couvre tout le territoire. Cette croissance repose sur une diversification stratégique. Les palettes en bon état sont revendues après un tri minutieux. Celles qui nécessitent des réparations sont restaurées et les palettes irrécupérables sont broyées pour produire de la biomasse, une énergie renouvelable utilisée pour alimenter des réseaux de chaleur. En 2024, 15 millions de palettes ont été recyclées, un chiffre qui témoigne de l’impact environnemental et économique de l’entreprise. 

Une vision avant-gardiste de l’économie circulaire

Dès ses débuts, Burban Palettes a intégré les principes de l’économie circulaire, bien avant que le terme ne devienne populaire. « Recycler, revaloriser, donner une seconde vie : c’est ce que nous faisons depuis 1989 », explique Didier Burban. Cette approche ne s’arrête pas aux palettes. L’entreprise valorise également les déchets de bois en les transformant en copeaux pour les chaudières biomasse. Par exemple, une partie des produits broyés à Orléans sert à chauffer la ville. Cette démarche écoresponsable est reconnue par de nombreuses certifications, dont le label PEFC et l’adhésion à des réseaux comme Coq Vert.

Recrutement : l’humain au cœur de l’entreprise

Si Burban Palettes s’est imposée comme un leader industriel, Didier Burban n’oublie jamais l’importance de ses collaborateurs. « Nos métiers n’exigent pas forcément de qualifications spécifiques, mais nous misons sur l’accompagnement et l’évolution interne », précise-t-il. Avec un effectif de 650 employés, l’entreprise s’engage activement dans l’insertion professionnelle et l’apprentissage. 35 % de l’effectif a moins de 35 ans, et les parcours internes sont valorisés. Un trieur de palettes peut devenir cariste, chauffeur, ou même commercial.

Didier Burban met également en avant des initiatives pour la diversité : « 12 % des effectifs sont des femmes. Elles occupent des postes à responsabilité, des fonctions opérationnelles ou siègent au comité de direction. »

Un avenir ambitieux malgré les défis

Face à une conjoncture économique complexe, notamment la baisse d’activité dans le bâtiment, Burban Palettes s’appuie sur sa diversification sectorielle pour maintenir sa croissance. « La palette est un baromètre de l’économie. Quand un marché est un peu tendu on le voit tout de suite avec des stocks plus importants, l’allongement de la durée de stockage etc. Depuis un an et demi on voit la baisse dans le BTP. Moins de programmes neufs donc moins de palettes livrées. Notre chance est d’être dans la diversification des métiers. Actuellement le luxe, la cosmétique et l’agroalimentaire fonctionnent par exemple très bien », observe Didier Burban.

L’entreprise continue d’explorer de nouveaux marchés, comme l’e-commerce, où la demande en palettes a explosé. « Les habitudes d’achat des français ont changé. Là où les unités de production ont ralenti, celles de la distribution sont en pleine explosion. Il y a plus de hub de stockage » indique le dirigeant. Burban Palettes prévoit également d’étendre son réseau dans des régions stratégiques, comme l’Aquitaine ou l’Est de la France.

Didier Burban conclut avec une vision tournée vers l’avenir : « Nous avons commencé modestement, mais notre ambition reste la même : être un acteur clé de l’économie circulaire, tout en plaçant l’humain et l’environnement au centre de nos priorités. »