Luc Nantier, adjoint au maire d'Orléans en charge de l'animation commerciale et des Halles, raconte son parcours de commerçant devenu élu par hasard. De sa vision pour redynamiser le centre-ville aux projets phares comme la rénovation des Halles Châtelet, il partage son attachement à Orléans.
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Luc Nantier, Adjoint au Maire à Orléans. Secteur République. Animation commerciale, Artisanat, Foires, Salons, Halles et marchés.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a mené jusqu'ici ?
La politique, c'est tout nouveau pour moi, c'est mon premier mandat, presque par hasard. Issu du monde du commerce et de l'entreprise, j'ai démarré dans la grande distribution avant de créer ma propre société vers mes 30 ans. Pendant 25 ans, j'ai dirigé mes magasins de téléphonie mobile, développant une vision précise de l'entrepreneuriat local.
Cela fait quatre ans maintenant que je suis engagé en politique, mais je garde toujours mon regard d'entrepreneur. Mes commerces étaient idéalement situés rue de la République, et lors des travaux du tramway, j'assistais aux réunions d'information et de travail. C’est là que j'ai commencé à côtoyer les équipes municipales, peu à peu. J'ai aussi participé aux Conseils de Quartier et siégé au Conseil d'administration des Vitrines d'Orléans.
En janvier, un coup de fil inattendu m’a plongé dans l'aventure politique. Bien sûr, il a fallu réorganiser ma vie personnelle, car l'agenda d'un élu est loin d'être de tout repos.
Comment décririez-vous Orléans en quelques mots ?
Je me considère moitié orléanais, moitié nivernais. Ma famille maternelle, quant à elle, est ancrée à Orléans depuis 1850. Nos racines sont profondes, avec des ancêtres marchands de tissu rue des Carmes dès 1870. J'ai grandi en partie dans la Nièvre, pour mes études, avec un bac à Nevers, suivi de cours de droit à Orléans.
Orléans, c'est cette ville unique, à la fois paisible, baignée par la Loire, et pourtant vibrante, avec un tissu entrepreneurial dynamique. Elle est marquée par une empreinte culturelle et historique forte. Jeanne d’Arc, les châteaux de la Loire… un mélange qui attire. Ce n’est pas une ville nouvelle, mais une ville en constante évolution. Entre son patrimoine historique, ses vieilles pierres et son patrimoine agricole, Orléans est une ville riche et vivante. Sa jeunesse bouillonne d’énergie, avec l’arrivée d’un nouveau CHU, le retour de la fac de droit-éco-gestion en centre-ville... autant d’atouts qui renforcent sa dynamique.
Et surtout, Orléans possède une véritable identité.
Comment décririez-vous votre Orléans ?
Je me sens profondément ancré dans le monde agricole et culinaire. Ici, on a tout : du vin, du whisky, de la moutarde, et des marchés tous les jours, riches de produits locaux. Des producteurs qui travaillent la terre, qui apportent la campagne au cœur de la ville. C'est un aspect essentiel pour moi. Et puis, il y a cette proximité avec Paris, idéale pour une soirée, une échappée culturelle.
En 2012, bien avant que le bio et le circuit court deviennent tendance, j'avais ouvert un commerce place du Châtelet, avec des producteurs authentiques. On était un peu en avance sur notre temps, et après trois ans, on a dû fermer, faute de demande. Aujourd'hui, ce modèle est enfin possible.
Comment décririez-vous la situation économique en 2024 ?
Le contexte économique est certes compliqué. Entre la politique qui sème le doute, l'incertitude ambiante et les budgets serrés, il y a de quoi être perturbé. Mais ici, nous avons la chance de bénéficier d'un tissu local dense, avec une forte présence de commerces indépendants. C'est précieux, car cela nous aide à lutter contre une morosité ambiante, souvent alimentée par des décisions nationales.
Depuis 2020, les choses ont évolué. Nous avons redécouvert l'importance de la proximité et des circuits courts. Les gens privilégient de plus en plus les loisirs au lieu des produits d’équipement, et cela se ressent dans le dynamisme des commerçants. L'esprit d'initiative est là, palpable.
Et puis, il y a cette jeunesse qui investit la ville, qui s’épanouit dans le centre-ville. Il est essentiel de les accueillir avec le sourire, d’adapter nos horaires à leurs envies, même si cela demande des ajustements. Certains commerces s'y engagent, avec des nocturnes, une présence active sur les réseaux sociaux... Les vieilles habitudes doivent évoluer pour coller à cette nouvelle énergie !
Selon vous, quelles actions peuvent réellement soutenir nos commerçants ?
J’imagine une dynamique à deux moteurs pour faire vivre le commerce local. D’un côté, la ville doit se concentrer sur les projets structurants, comme la rénovation des Halles Châtelet ou la remise en état de certains locaux. Ce sont des initiatives qui donnent un cadre attractif. De l’autre, l’animation et le dynamisme quotidien reviennent aux commerçants. La ville peut donner un coup de pouce, bien sûr, mais c’est aux commerçants de prendre en main leur rue, de faire venir les gens et de les faire rester. Cela demande un effort collectif : fédérer restaurants, magasins de prêt-à-porter, et autres, ce n’est pas évident, mais tout le monde y gagnerait.
La création d'une Foncière commerce de l'Orléanais est-elle envisagée ?
Autrefois, nous avions deux sociétés d'économie mixte, chacune avec un rôle bien précis. La SEMDO se chargeait des projets de requalification, et la SEMBAT reprenait les équipements commerciaux après leur restructuration. Cependant, cette dernière manquait de ressources. Aujourd’hui, avec la création de la Foncière commerce, on cherche à redynamiser ce processus. La Foncière vient épauler la SEMBAT, élargir les possibilités et renforcer l’impact. La Chambre de Commerce (CCI), longtemps absente, retrouve aussi sa place pour jouer pleinement son rôle dans le tissu commercial de la ville.
Prenez les Halles Châtelet, par exemple. La SEMDO en a assuré la requalification, puis a transféré la gestion à la SEMBAT, ou désormais à la Foncière. C’est un travail de fond de la collectivité : reprendre un établissement en difficulté, le transformer en un lieu attractif et viable, puis le confier à une structure de gestion maîtrisée.
Où en est la rénovation des Halles Châtelet au cœur d'Orléans ?
Ce projet n’est plus une idée en l’air, c’est une opération concrète ! La ville a ajusté sa stratégie foncière, présentée aux commerçants en juin. Face à la complexité de la copropriété, la municipalité a décidé de gérer elle-même les acquisitions pour maintenir un contrôle direct sur le foncier. Le maire souhaite garder la main sur ce lieu emblématique, avec l’intention de confier ensuite la gestion à un délégataire spécialisé.
En 2026, les commerçants déménageront temporairement vers la place de Loire, une demande exclusive de leur part. Ce déménagement se fera dans des structures modulaires, esthétiques et pratiques, pensées pour attirer les clients et créer de la curiosité. Tout sera soigneusement aménagé par la ville, avec des vitrines et des installations attrayantes pour éviter l’effet « chantier ». Le matériel sera neuf, et des animations viendront rythmer la vie du lieu.
Ce projet de deux ans et demi prévoit, dans la version finale des Halles, un espace food court avec des horaires étendus, pour faire des Halles un lieu vivant et dynamique en plein centre-ville.
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