Directeur des relations institutionnelles chez Loxam, Vice-président d’Orléans Métropole, et Président d’Orléans-Val de Loire Technopole, Pascal Tebibel se livre sur sa vision du développement économique et numérique pour Orléans. Dans cette interview, il partage ses ambitions pour renforcer l'attractivité de la ville, les grands projets qui dessinent son avenir, et la place stratégique qu'Orléans entend occuper dans le paysage économique français.
Pascal Tebibel, Vice-président d'Orléans Métropole en charge de l'attractivité économique, de l'économie numérique et des grands projets économiques, Conseiller municipal délégué auprès du maire d'Orléans en charge de l'attractivité, de la promotion du territoire et des relations internationales et Président d'Orléans-Val de Loire Technopole.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a mené jusqu'ici ?
Mon parcours commence avec un diplôme d’ingénieur dans l’industrie décroché aux États-Unis, suivi d’un premier poste chez ExxonMobil. Là-bas, j’ai été immergé dans les méthodes de travail américaines, où l’efficacité est reine. Ces années m’ont forgé une rigueur qui m’a accompagné par la suite.
Ensuite, je rejoins Colas, où j’accède au poste de directeur des relations institutionnelles. C’est là que je commence à me rapprocher de la sphère publique et des élus locaux. Ce lien avec le monde politique s’est intensifié lorsque j’ai intégré le MEDEF. Ce passage a éveillé en moi un réel intérêt pour les affaires publiques.
En 2016, un projet majeur s'est présenté : participer à l'organisation de l'Expo Universelle aux côtés de Jean-Christophe Fromantin. En tant que représentant de Bouygues, j’ai eu l’opportunité de travailler avec de grandes entreprises partenaires. Cette expérience m’a aussi permis de découvrir l’engagement de Jean-Christophe Fromantin, qui militait pour un meilleur équilibre des territoires en impliquant des citoyens dans la vie politique. De là est née l’association "Territoires en mouvement" et l’initiative "577 pour la France", une campagne législative pour faire entendre cette vision.
Pour des raisons familiales, je suis revenu à Orléans, ville d’origine de ma belle-famille. En me lançant en politique, je me suis retrouvé face à Serge Grouard et Caroline Janvier lors des élections, où j’ai appris à mieux connaître l'écosystème économique local. Finalement, j’ai choisi de rejoindre l’équipe de Serge Grouard, convaincu par sa vision. Aujourd’hui, je poursuis cet engagement avec le soutien de Xavier Bertrand.
Comment rendre Orléans encore plus attractif ?
Pour rendre Orléans encore plus attractive, il faut miser sur ses forces uniques, celles que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. De nouvelles fondations se posent déjà. Avec l’arrivée de Co’Met, nous avons désormais la capacité d’accueillir des événements d’envergure nationale. Le futur CHU, quant à lui, renforcera l’attractivité de la ville pour les médecins, accompagné d’un pôle santé en pleine expansion, notamment du côté de la recherche.
Orléans voit également arriver des grandes écoles prestigieuses comme l’ESTP, AgroParisTech, et ISC Paris. Avec ces nouvelles institutions, nous franchissons un cap. Mais pour aller encore plus loin, nous devons saisir les opportunités offertes par les enjeux de la transition écologique. Nous avons sur place le BRGM, l’INRAE, le CNRS… Autant d’atouts pour attirer les talents et compétences qui prépareront la ville et le pays à devenir plus résilients face aux défis de demain.
Orléans, c’est aussi une économie riche et diversifiée : des grandes entreprises aux TPE et PME. Pour les rendre encore plus fortes, il est essentiel d’être à leur écoute et de les placer au cœur de notre dynamique. Accompagner la croissance des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) sera également une priorité pour faire briller notre territoire.
Orléans est une place stratégique aujourd’hui et demain pour les entreprises ?
Orléans a tout pour renforcer sa position stratégique auprès des entreprises, aujourd'hui et demain. Son emplacement géographique, au cœur de la France, offre un cadre de vie exceptionnel mêlant culture et nature, où qualité de vie et équilibre entre travail et vie personnelle sont au rendez-vous. Ici, on peut avoir un emploi et un logement, un véritable atout que nous devons valoriser davantage.
L’avenir d’Orléans s’écrit dans plusieurs domaines clés.
Côté environnement, nous développons une filière solide autour de la green tech, avec des infrastructures comme l’Agreen Lab’O pour explorer l’eau, le sous-sol, et les énergies renouvelables. Sans oublier notre empreinte industrielle : territoire d'industrie depuis peu, nous sommes engagés dans la sauvegarde et le renforcement de notre tissu industriel local, avec des projets de relance pour des marques emblématiques comme Duralex. Ce sont des actions qui résonnent en termes de souveraineté et d'emplois indirects.
La formation et le développement des compétences jouent également un rôle crucial. En renforçant la formation continue et en multipliant les programmes pour techniciens et spécialistes de la maintenance industrielle, nous répondons aux besoins des entreprises et favorisons l’insertion locale.
Orléans, c’est aussi un bassin de savoir académique. Avec des centres de recherche de pointe, comme le laboratoire PRISM du CNRS spécialisé dans le moteur à hydrogène, nous avons tout pour créer des partenariats public-privé au service des filières stratégiques comme la cosmétique, l’environnement, l’agroalimentaire et les nouveaux matériaux. Cette alliance unique entre monde académique et monde économique est une force pour Orléans, bien plus que dans d’autres métropoles. Tours n’a pas cette capacité par exemple.
L'agriculture reste un pilier identitaire de notre territoire. Nous devons aller plus loin dans la transformation agroalimentaire, en exploitant notamment les nouvelles technologies. Avec notre expertise en IA et en gestion des données environnementales, nous avons les moyens de faire évoluer ce secteur.
Quelle place pour le développement numérique en 2024 et dans les années à venir ?
Le développement numérique s’impose comme un fil conducteur transversal. Orléans génère et collecte des données sur de nombreux aspects de la vie urbaine. Aujourd’hui, l’enjeu est de les valoriser pour fluidifier les services publics et dynamiser l’économie locale. On a déjà par exemple numérisé les voiries et les façades de la métropole pour avoir un service rapide permettant de remplacer un mobilier urbain.
Avec des projets de gouvernance métropolitaine des données et des collaborations public-privé renforcés, comme celles avec Enedis ou ERDF il s’agit d’améliorer la gestion des bâtiments. Nous posons ainsi les bases d’une ville intelligente et innovante.
Expérimenter, innover, l’ADN d’Orléans ?
Enfin, Orléans se veut un terrain d’expérimentation. Nous encourageons les entreprises à tester leurs solutions ici, comme Siebex, une entreprise tunisienne qui vient de s’installer et qui propose une irrigation contrôlée et intelligente. Et dans la commande publique, l’innovation doit également être au centre de nos priorités. Avec la charte Living Lab Green Tech, signée au salon VivaTech avec le ministère, nous sommes prêts à encourager et accueillir les idées nouvelles pour les années à venir.
En s’appuyant sur des acteurs locaux et sur notre technopole, véritable bras armé de l’innovation, Orléans s'engage à créer un écosystème favorable pour les entreprises et à renforcer son attractivité dans un monde en constante évolution.
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