Créée juste avant le Covid-19, la société FlyLooping n’a pas forcément choisi le meilleur moment pour se lancer. Pourtant, grâce à son algorithme permettant de trouver les billets d’avion les moins chers pour voyager en Europe, l’entreprise basée dans le Loiret enregistre aujourd’hui plus de 120.000 utilisateurs sur sa plateforme. Fondateur, président et actionnaire de FlyLooping, Serge Zebourian revient sur les secrets de sa création.
![Derrière Flylooping, il y a deux amis multi-entrepreneurs, Pascal Jehan et Serge Zebourian.](https://static.wixstatic.com/media/ed40c2_e2f6d4800af048bdb45a713a1a125cdb~mv2.png/v1/fill/w_980,h_551,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/ed40c2_e2f6d4800af048bdb45a713a1a125cdb~mv2.png)
C’est quoi, FlyLooping ?
C’est un algorithme, un système qui permet de faire des voyages multidestinations. Il combine toutes les informations de vols et vous fabrique un voyage en Europe. Par exemple, vous partez de Paris, puis vous allez à Londres, Amsterdam, Barcelone et vous revenez dans la capitale pour un prix imbattable. Le système fait toutes les combinaisons possibles, ce qui n’est pas possible à la main. C’est un peu inédit, même s’il y a d’autres plateformes qui font des voyages multidestinations, rien n’est optimisé en termes de prix. Alors qu’ici, c’est le système qui fait tout en automatique et vous donne en quelques secondes les meilleurs résultats.
Comment ça fonctionne ?
Le système utilise énormément de datas, il a en mémoire tous les vols en Europe sur une période de 8 à 10 mois. Et, en fonction des requêtes d’un utilisateur (dates de départ et d’arrivée, nombre d’étapes, villes favorites), le système va faire toutes les combinaisons possibles selon vos préférences. On a voulu donner le maximum de confort à nos clients, donc tout se fait sur FlyLooping, on ne les redirige pas vers d’autres compagnies aériennes. Les voyageurs repartent avec leurs billets. Quel que soit le nombre de compagnies aériennes différentes, le système va acheter tous les billets pour vous et les réunira sur un seul e-mail avec un billet électronique. Ce n’est pas un comparateur de vol. Et attention, plus vous mettez d’éléments et de critères, plus vous contraignez le système. Il vaut mieux laisser de l’aisance à l’algorithme pour qu’il ait la capacité de vous proposer les produits les moins chers possibles.
Quel est votre modèle économique ?
Il repose sur une marge qui est prise sur la loop, le voyage multidestinations. Nous sommes rémunérés à la qualité du travail réalisé par notre algorithme, et tous les prix affichés contiennent aussi une marge. Quand vous voyez les prix mentionnés, nous gagnons de l’argent dessus, même si les tarifs vous semblent assez bas. Plus notre système est efficient, plus notre marge est importante.
Quelles sont les destinations qui attirent le plus vos clients depuis le lancement de FlyLooping ?
Généralement, le produit le plus vendu est le voyage en trois étapes. Et les villes européennes qui reviennent le plus souvent sont assez connues : Londres, Amsterdam, Barcelone ou encore Venise.
N’est-ce pas trop osé de sortir ce concept alors que de certains refusent aujourd'hui de prendre l'avion pour réduire leur impact sur la planète ?
J’ai deux réponses, d’abord au niveau économique. Chaque année, le trafic aérien augmente, quoi qu’on dise, il y a une hausse récurrente. L’industrie aérienne ne va jamais disparaitre, elle se réinvente avec des avions qui seront électriques ou à hydrogène. J’ai une deuxième réponse plus « écologique ». Il faut savoir que FlyLooping détecte les avions qui sont les moins remplis. Quand vous avez un engin qui décolle à moitié vide, il consomme la même quantité de CO2. Nous justement, l’idée, c’est qu’on ne créé pas de nouveaux vols, mais on cible les sièges vides pour remplir les avions. Quand vous faites une loop, vous ne créez pas plus de CO2.
Avez-vous des objectifs futurs ?
Déjà, on a levé des fonds cette année pour avoir quelque chose de beaucoup plus robuste. Puis on a remarqué quelque chose : les plus beaux produits qu’on vend, ce sont des étrangers qui les achètent, des gens qui ne connaissent pas forcément l’Europe, avec des loops de quatre, cinq étapes en l’espace de 15 jours. Il faut donc aller chercher les clients en dehors de l’Europe, et particulièrement aux Etats-Unis et au Canada, d’après une petite étude que l’on a faite. Il y aura ensuite une deuxième étape en 2025 : leur trouver un hébergement qui correspond à leur loop, car le nord-Américain veut un package, quelque chose de complet. Enfin, on est en train de réaliser des partenariats avec des influenceuses qui vont trouver des endroits insolites à visiter en Europe. Grâce à leurs informations qu’on mettra sur notre site, les gens vont pouvoir retourner dans certaines villes européennes dans lesquelles ils croyaient avoir tout fait.
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